Histoire

Le Bizot… Quelle histoire !

Dès les XIIème et XIIIème siècles, les religieux de Laval et les seigneurs de Vennes encouragent la colonisation du plateau et la création de villages afin de mettre en valeur la région, et c’est ainsi qu’à la suite du défrichage naissent la plupart des hameaux des environs. Un peu plus tard au cours du XIVème siècle une « colonie » s’établit à Bonnétage : s’ensuit un premier démembrement de la paroisse de Laval, puis un deuxième, qui donne naissance vers 1325 à la paroisse du Buisat, nom originel du village du Bizot.

Les activités d’élevage sont depuis très longtemps indissociables de l’atmosphère du Bizot.

À cette époque les seigneurs de Montfaucon acquièrent des terres en Bourgogne, dans le Pays de Vaud ainsi que sur les plateaux du Doubs, dont une partie de la seigneurie de Réaumont. Une discorde éclate entre Jeanne de Montfaucon, épouse de Louis de Neufchâtel, et son oncle Henri de Montfaucon. En 1331 un traité est signé, mettant fin à cette querelle et octroyant les terres comprenant le village du Bizot à Henri de Montfaucon, installé au château de Réaumont, et qui en sera le seigneur jusqu’à sa mort. Par la suite les familles de Neufchâtel et de Montfaucon se succèderont à la tête de la seigneurie.

La construction d’une église au Bizot est réalisée afin de cimenter dans la durée l’alliance des Neuchâtel et des Montfaucon. Fréquentée par les sujets des deux seigneuries, elle fait du village le centre religieux d’une grande partie de la seigneurie de Réaumont et des hameaux alentours (Le Bélieu, La Bosse, Le Barboux, la Chenalotte, Grand-Combe-des-Bois, Le Mémont, Le Narbief, Noël-Cerneux et Le Russey). Cette église connaît son lot de malheurs et de reconstructions (détaillés plus loin) avant son classement au Patrimoine des Monuments Historiques en 1965.

Le XVIIème siècle voit le passage de l’épidémie de peste en 1636, causant de nombreuses pertes parmi la population du village. Trois années plus tard en 1639 le malheur frappe à nouveau : le château de Réaumont est détruit par les Suédois.


Anecdote historique :

En 1639 les habitants du Bizot et du Narbief tout proche, s’étant réfugiés dans l’ancien clocher de l’église, y avaient allumé des cierges. Les Suédois débouchant de la forêt dans la nuit noire tombèrent sans transition sur cette illumination imprévue : croyant à une forteresse bien défendue, ils s’en retournèrent sans attaquer le village. L’église et ses habitants furent ainsi sauvés.


Le Bizot devient alors chef-lieu administratif de la seigneurie de Réaumont. La justice y est rendue dans une maison datée de 1527, située en face de l’église, toujours debout de nos jours (inscrite au Patrimoine des Monuments Historiques depuis 2001). Le village vit aussi le rattachement de la Franche-Comté à la France en 1678 avec son lot d’exactions, si terribles dit-on que les vieillards se faisaient inhumer face contre terre par haine de la France, et apprenaient à leurs enfants à prier pour le roi d’Espagne.

Le clocher veille sur le village depuis 1733.

Les soubresauts de la Révolution Française n’épargnent pas le Bizot : en 1791 le curé et son vicaire, soutenus par la population, refusent de prêter serment, et sont remplacés par un nouvel abbé. Mais les édiles municipaux s’opposent à son installation, et le maire et son officier municipal sont à leur tour destitués. Un rassemblement religieux clandestin est organisé pour protester contre cette mesure en 1792, et 10 habitants du Bizot sont jugés en 1793. Deux années plus tard les habitants du Bizot, décidément fort royalistes, coupent l’Arbre de la Liberté, et on rapporte la tenue de messes clandestines. Les élus sont accusés de soutenir le pouvoir royal et sont à nouveau destitués…


Anecdote historique :

En 1791 les femmes du village du Bizot interdisent l’entrée de l’église à l’abbé nommé d’office. Cette action héroïque leur vaudra l’honneur d’être placées à droite dans la nef de l’église durant la messe, et non pas à gauche comme le voulait la tradition.


La population connaît de grandes fluctuations au fil des péripéties apportées par les siècles suivants, jusqu’au début du vingtième siècle. À ce moment le village se caractérise par une forte activité artisanale. Puis il perd graduellement des habitants et des emplois jusqu’en 1970, l’élevage et la production laitière demeurant toutefois les premiers pourvoyeurs d’activité. Ensuite le nombre d’habitants augmente de nouveau, tout comme le nombre d’entreprises et de services implantés au Bizot.