Patrimoine bâti

L’église Saint-Georges

Au centre du village du Bizot se dresse depuis 1331 une église paroissiale dédiée à Saint Georges, prince de Cappadoce, qui d’après la légende libéra une princesse en combattant un féroce dragon. La vie de ce petit joyau d’architecture n’a pas été un long fleuve tranquille : elle a connu diverses périodes et s’est transformée au fil des rebondissements de l’Histoire de ce petit morceau de Franche-Comté.

Classée au Patrimoine des Monuments Historiques depuis 1965, cette église est l’une des plus anciennes du département, et le cimetière qui la jouxtait autrefois a abrité jusqu’à cinq mille sépultures. Elle donne sans conteste une partie de son identité au village du Bizot.

L’église du Bizot est une des plus anciennes du département.

1331-1476 Édification et destruction de la première église paroissiale du Bizot.

Lors du traité de 1331 une église est bâtie pour sceller l’alliance des familles de Montfaucon et de Neufchâtel. Elle fut animée par le premier curé du Bizot dès 1333 : Gérard de Passenant. Mais cette première église fut incendiée en 1476 lors de l’invasion des Suisses, voulant punir le comte de Neufchâtel d’avoir soutenu Charles le Téméraire. De cet édifice primitif demeurent encore quelques tombes aux inscriptions séculaires difficilement lisibles : la date la plus ancienne qu’on ait pu y relever est celle de 1499.

Sous le règne de Louis XII, et sur ordre de Philippe de Hochberg, comte de Neufchâtel, l’église du Bizot est reconstruite. La date de 1503, lisible sur l’une des clefs de voûte du bâtiment, serait celle de l’achèvement de la construction. L’architecte en est alors Guillemin Mathiot, qui conçoit un édifice caractéristique de l’art architectural comtois du XVIème siècle. Malheureusement le clocher primitif se dégrade, et est remplacé en 1733 par le clocher que l’on peut encore admirer aujourd’hui, sur les plans de l’architecte Bassignot.

Dans un style gothique flamboyant, l’église du Bizot possède trois nefs voûtées en ogives surbaissées, qui viennent se fondre dans les futs des piliers ronds, sans chapiteau, donnant ainsi des lignes d’une grande pureté. La charpente constituée de sapin de la région est en forme de carène de bateau renversée. Le toit en est couvert de laves, et son poids estimé à plus de 460 tonnes.

À l’intérieur de l’église Saint Georges.

Parmi les éléments admirables qui font le charme de cette vénérable église, on peut porter son attention sur les clefs de voûte, porteuses chacune d’une symbolique différente.

Sur cette clef de voûte est inscrite la date de 1503.

À noter également la présence de vitraux remarquables que l’on doit au peintre-verrier Faure de Clermont-Ferrand, sur lesquels on reconnaît saint Georges terrassant le dragon, ou saint Etienne lapidé sous les murs de Jérusalem. Les vitraux modernes ont été réalisés par une élève du peintre Manessier.

 L’orgue de l’église du Bizot n’est pas en reste, puisque lui aussi est classé, et ce depuis 1973. Réalisé par Joseph Callinet, facteur d’orgues à Rouffach, modifié en 1912, restauré en 1935, il possède un clavier de 14 jeux ainsi qu’un pédalier de 5 jeux.

Enfin il faut signaler la présence à plus de vingt-cinq mètres de hauteur tout en haut du clocher de trois belles cloches aux décors soignés : Maria-Anna et Joanna-Baptista, fondues en 1807, ainsi que leur comparse anonyme fondue 2 années plus tard, toutes trois par le même François Humbert de Morteau. La plus imposante d’entre elles porte la mention suivante : « Congregate Illi Sanctos Ejus », ce qui signifie « rassembler tous ses amis autour de lui ». 

 Ce rappel des valeurs communautaires est toujours présent à l’esprit des habitants de notre commune, comme une incitation à maintenir vivant le lien social unissant les Gayotes et Gayots. L’église personnifie tout entière cet attachement au partage des biens, puisqu’elle appartient aujourd’hui légalement aux trois communes du Bizot (pour la moitié), du Narbief (un quart) et de la Bosse (un autre quart).


La Maison de Justice

La Maison de Justice est un ancien tribunal situé au centre du village du Bizot, lieu d’où les seigneurs de Réaumont ont rendu la justice jusqu’à la Révolution. L’édifice de plan rectangulaire aux façades moulurées et sculptées est inscrit à l’inventaire des Monuments Historiques depuis 2001.

La Maison de Justice est aujourd’hui reconvertie en café.

Une inscription figurant sur une des fenêtres indique la date de construction de la Maison : 1527. A l’intérieur de cet édifice figurent notamment un escalier en pierre monumental, des plafonds à la française et une cheminée remarquables. Les fenêtres à croisées datent de la Renaissance, et on peut observer la tête du seigneur sculptée sur une cheminée extérieure.

Remarquez ci-dessous la corde entourant la fenêtre, elle représente la justice, qui peut mettre un terme à une vie, et sous la fenêtre, le bâton, emblème de l’autorité judiciaire.

 

 

 

 

Détails architecturaux de la Maison de Justice.


Et les autres bâtiments

Non loin des fers de lance du patrimoine architectural que sont l’église Saint Georges et la Maison de Justice se trouvent également d’autres trésors du patrimoine bâti. Les équipes municipales qui se sont succédé ont pris la décision de préserver notamment le cœur du village, constitué de fermes historiques typiques, en y interdisant toute nouvelle construction.

La Chapelle Notre-Dame de Lourdes (1868)

 Élevée par l’abbé Patois, curé du Bizot, dix années après les premières apparitions survenues à Lourdes, elle contient une statue de Sainte Bernadette solennellement bénie par l’archevêque de Besançon. À proximité immédiate du cimetière du Bizot, cette chapelle constitue aujourd’hui un lieu de promenade et de quiétude apprécié des Gayots et des pèlerins.

          

La chapelle Notre-Dame et la statue de sainte Bernadette.     

La Maison des Moines (1619)

Elle fut édifiée par des moines aux alentours de 1619, et sa façade est égayée d’un beau cadran solaire.

La Maison du Procureur Fiscal du Bizot (1733)

Cette maison, ornée d’un symbole rappelant la croix, abrite une statue de la Vierge des Ermites visible dans une niche creusée au-dessus de la porte d’entrée.

Deux lavoirs remarquables

L’un situé au Piot (1854), couvert, avec deux bassins et un abreuvoir en demi-lune, et l’autre à La Rigole (1868), surmonté d’une croix.

Le lavoir situé au lieu-dit Le Piot.

Oratoire au lieu-dit Le Clos Charpy (1670)

Il porte l’inscription « Aimez bien le Bon Dieu, sauvez votre âme, saluez bien cette croix a été gravée en 1670 ». Sur le socle de pierre est gravée la mention « Ave Maria ».

Oratoire du Clos Charpy.